Lors de la plénière du 11 décembre 2023, les élus régionaux ont adopté un budget primitif 2024 de 3,5 milliards d'euros, entre maîtrise des dépenses et fortes ambitions politiques tournées vers les transitions.
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Le budget primitif 2024 est « un budget pour réaliser nos ambitions, c’est-à-dire agir, bâtir, massifier, pour un avenir où l’emploi, l’ascenseur social, la nature et le vivant deviennent un projet social, environnemental, économique important et attractif », indiquent Alain Rousset, président de Région et Sandrine Derville, vice-présidente en charge des finances.
L’impact des crises
« Le budget est impacté par les différentes crises qui ont fortement dégradé nos dépenses et nous obligent à un pilotage étroit depuis des années sans jamais revoir nos ambitions politiques à la baisse », a poursuivi Sandrine Derville. C’est pourquoi l’exécutif a choisi de le qualifier comme budget « d’engagement et de responsabilité ».
Les élus régionaux ont dénoncé un modèle de financement inadapté, avec notamment une perte de dynamique des recettes et une fiscalité carbonée qui constitue « un non-sens politique et budgétaire ». Les recettes de TVA ne progressent presque plus (+3,5%), les recettes de la taxe sur les carburants sont au même niveau qu’en 2022 alors que les recettes de cartes grises chutent de -17,65 % (soit -41,8M€). Dans ce contexte, la Région maîtrise ses dépenses de fonctionnement en limitant les surcoûts à 80M€.
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Niveau d’investissement record
Ce budget primitif 2024, d’un montant total de 3,5 milliards, permet à la Région d’être au rendez-vous des investissements à conduire, à un très haut niveau (988 M€ pour les seuls crédits Région et globalement 1,117 milliard d’euros). L’objectif est de poursuivre les efforts pour réduire la part du carbone dans ce budget.
Les chiffres à retenir
- 202 M€ de crédits pour les lycées, notamment pour la performance énergétique et la géothermie ; 1M €/an pendant 10 ans pour végétaliser les lycées ;
- 445 M€ en faveur de l’innovation, de la santé, de la recherche et de l’agriculture ;
- 306 M€ pour les transports interurbains (ligne express Bordeaux - Blaye…), les transports scolaires, le désenclavement de Limoges, la régénération des lignes, la stratégie RER, les travaux d’accessibilité, les travaux d’urgence ;
- 32 M€ pour finaliser le déploiement du très haut débit (THD) ;
- 225 M€ de crédits pour l’éducation, la jeunesse et l’orientation ;
- 63 M€ de crédits pour la biodiversité, l’eau, l’énergie et les déchets.
Un budget vert
La Région a décidé de s’engager dans la mise en place d’un budget vert, outil d’aide à la décision permettant de mesurer la cohérence entre les dépenses régionales et les ambitions portées pour les transitions écologiques et sociales. Ce budget vert n’est pas une conséquence de Néo Terra, la feuille de route régionale pour la transition écologique, mais une véritable clé de lecture de l’impact environnemental du budget régional.
Il est un outil d’analyse permettant de mesurer, sur la base de critères objectifs, l’impact des dépenses, que ce soit au travers de subventions ou de marchés, sur plusieurs enjeux environnementaux : le climat, la biodiversité, l’eau, les déchets et l’économie circulaire, les pollutions. Au-delà de la mesure de l’impact, le budget vert s’attache aussi à analyser les processus mis en œuvre par la collectivité pour réduire les éventuels impacts négatifs de ses dépenses.
Le choix a été fait par les élus d’opérer une première phase expérimentale en 2023 portant exclusivement sur l’analyse de l’impact des dépenses régionales sur la lutte contre le changement climatique (analyse dite de l’atténuation) et sur seulement une fraction du budget régional, afin de permettre à la collectivité d’avoir le recul nécessaire pour poser les conditions de la généralisation de l’exercice à compter de 2024.