Chandernagor : bâtisseur provincial et regard ouvert sur le monde

À 101 printemps, cet « homme aux 100 vies », l’œil espiègle, revient sur sa vie dans cet ouvrage, la première biographie qui lui soit consacré. Enfant Civraisien, aux origines peu banales… Du côté maternel, il est descendant d’un enfant trouvé dénommé « Par Hasard », et doit son patronyme a un ancêtre métis arrivé des Indes, du comptoir de Chandernagor. Il sera en quête de son passé tout au long de sa vie.
Élève appliqué et studieux, tant à l’école qu’aux cours de catéchisme, il passe son enfance sur les rives de la Charente. Sera-t-il instituteur ou curé comme on le lui prédit ? Il a très tôt l’envie de réussir. La méritocratie fait partie intégrante de sa philosophie de vie. 
Il étudie à Paris, au Lycée Henri IV, avant d’entrer à l’École coloniale. Il suit parallèlement des études de droit. Au terme d’un brillant cursus, il découvre la Creuse, qu’il ne quittera plus… Même s’il s’en éloigne pour exercer les fonctions et mandats nationaux et internationaux qui lui sont confiés.

Si André Chandernagor embrasse une carrière administrative qui sera remarquable, il réussit un parcours politique « hors du commun ». Il conjugue les deux, saisissant des opportunités, faisant des choix délibérés. Son parcours peut sembler atypique, mais il a été réfléchi, construit. Il tire des leçons de chacune de ses expériences, que le dénouement soit heureux ou non.
Il travaille aux côtés de Marius Moutet, ministre de l’Outre-mer. Il intègre l’École Nationale d’Administration puis, reçu major de sa promotion, il choisit le Conseil d’État.
Passionné par les joutes oratoires depuis son adolescence, « Chander » s’engage tout naturellement en politique. Elle sera l’essence de sa vie. Ne se voulant pas un « homme des villes », mais plutôt un « homme des champs », il est élu maire de Mortroux dans la Creuse.
Il est un collaborateur efficient auprès de Guy Mollet. Pour pallier les dysfonctionnements de la IVe République, il est un des « pères fondateurs » du célèbre 49-3, qu’il a voulu comme « antidote » de cette inconstance gouvernementale.
Parallèlement, « Chander » poursuit son ascension en politique : élu député de la Creuse (il le sera sept fois consécutives), il est conseiller général, président du Département de la Creuse, puis également le premier président de la Région Limousin. Il démontre au travers de ces différentes fonctions sa qualité d’aménageur du territoire.

Président de l’Union Interparlementaire. Il est amené à parcourir le monde, rencontre de nombreux chefs d’État et avoue une certaine fascination pour certains d’entre eaux, notamment Indira Gandhi.
Il quitte le gouvernement à sa demande, pour occuper la fonction de premier président de la Cour des comptes. Il modernise alors cette institution, tant le bâti que son fonctionnement.
Malgré ses lourdes charges nationales et internationales, « Chander » conserve en permanence « un pied » sur ses terres creusoises si chères à son cœur.
Aménageur routier, il est à l’initiative de la Route Centre Europe Atlantique, défenseur du ferroviaire, acteur majeur de l’accès à la culture pour tous, André Chandernagor n’a de cesse, au cours de sa vie publique, d’œuvrer pour le développement des territoires et de la Creuse en tout particulier.
Homme de convictions, avec la modestie qui le caractérise si bien, il s’affirme tout au long de sa vie comme un « homme de combat ».
Il fait sienne la maxime d’Auguste Pavie « À la conquête des cœurs : le pays des millions d’éléphants » : « Je fus aimé des peuples chez qui je passais ». À n’en point douter, « Chander » marque d’une empreinte indélébile la Vienne et le pays Civraisien, la Creuse, le Limousin, et plus largement la France, dont il portera les idéaux aux quatre coins du monde.
À 101 printemps, avec la lucidité qu’on lui connaît, il demeure un éminent analyste politique et n’hésite pas à prendre position tant sur la politique locale, que nationale et internationale.