A 65 ans passés, la boisson chocolatée née en Gironde et fabriquée à Léognan revient en force.
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Cacolac, né d’une laiterie familiale
En 1928, vignes et champs couvrent encore la rive droite de Bordeaux : c’est là que la famille Lanneluc fonde le 13 janvier la Laiterie de la Benauge. Laitiers depuis le XIXe siècle, les Lanneluc ont le sens des affaires et ont compris que l’avenir était à l’industrialisation : le père, Dominique, avait déjà modernisé la première laiterie familiale et investi dans une installation de mise en bouteille semi-automatique. Dans le même esprit, ses trois fils vont développer à la Libération l’activité de stérilisation et de mise en bouteille du lait, ainsi que sa transformation en produits laitiers. En 1947, les Lanneluc s’associent aux Lauseig, propriétaires d’une laiterie à Pompignac. L’union favorise l’innovation : les deux familles dirigeantes lancent la marque Cacolac en 1954.
Boisson chocolatée et publicité
© DR
La petite histoire veut que l’idée de la boisson chocolatée ait été ramenée d’un voyage aux Pays-Bas. Robert Lauseig goûte un lait aromatisé. Et pourquoi ne pas vendre un mélange chocolaté déjà tout prêt ? L’idée tombe à pic à l’heure où le président du Conseil, Pierre Mendès France, impose son fameux verre de lait dans les écoles pour lutter contre la dénutrition et l’alcoolisme. Cette année 1954, en même temps que Cacolac, l’entreprise lance aussi la marque Stabilait, qui distribue son lait pasteurisé dans toute l’agglomération bordelaise. Autre coup de génie commercial : Cacolac se fait connaître avec des camionnettes publicitaires qui sillonnent la France. La petite bouteille en verre s’impose dans tous les bars comme chocolat servi chaud.
Cacolac à la télévision
En 1978, la boisson girondine est vendue en grande surface. La production atteint un record avec 35 millions de bouteilles ! Cacolac lance sa canette en métal (la marque avait gardé la bouteille en verre pour mieux se distinguer) et s’offre ses premières publicités à la télévision. La marque a le vent en poupe dans les années 1990 : elle sponsorise le monocoque du navigateur girondin Yves Parlier, qui remporte la Route du Café en 1993 et la Route du Rhum en 1994. Nouveau coup de chance au même moment, grâce à « JPP » : ce sont les Guignols de l’info, l’émission satirique de Canal+, qui font de Cacolac la boisson favorite de la marionnette du footballeur des Girondins, Jean-Pierre Papin.
employés par l'entreprise en 2018.
et canettes produites par jour à Léognan (chiffre 2018).
de bouteilles vendues par an (chiffre 2018).
Retour à l’entreprise familiale
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Le tournant des années 2000 s’avère plus difficile : l’entreprise s’installe sur un nouveau site à Léognan, mais elle n’a plus la cote auprès des cafés et restaurants. Bernard Maviel, neveu de Robert Lauseig, doit vendre à contrecœur la société familiale à un fonds d’investissement. Sans succès, puisque malgré le lancement d’une nouvelle gamme (notamment à base de lait végétal), quatre ans plus tard, Bernard Maviel et son fils Christian rachètent la société avec l’appui de fonds d’investissement régionaux. Recentrée sur sa recette originelle, avec quelques variantes (caramel, praliné noisette ou vanille), Cacolac connaît une nouvelle jeunesse. Elle vise l’international. Et, plus en forme que jamais, la marque a fêté ses 65 ans en 2019, en redevenant une entreprise au capital 100 % familial, avec Christian Maviel à sa tête.
Cacolac en dates clés
- 1928 : création de la Laiterie de la Benauge
- 1954 : lancement de la marque Cacolac
- 2000 : installation à Léognan sur un site de 8000 m2
- 2004 : association ponctuelle avec Danone
- 2011 : reprise par le fonds d'investissement Trixaim
- 2015 : rachat par la famille Maviel