Produit de Nouvelle-Aquitaine : la pelote basque

La nature traditionnelle de ce sport n’exclut pas l’innovation. Ces dernières années, de nombreuses entreprises locales ont apporté leur lot d’améliorations. Du côté de Sare, la société Eskutik s’attaque à plusieurs problématiques. Tout d’abord, elle a modernisé la technique d’enroulage du fil de laine pour fabriquer des pelotes plus rapidement. Ensuite, elle a créé une pelote résistante à l’eau (quand les coutures prennent l’eau, elle devient impraticable) en la recouvrant d’une résine pour la protéger de la pluie. Enfin, la société, lauréate de l’Atelier de l’innovation 2021, a conçu une chistera plus solide et moins coûteuse, destinée en particulier au jeune public. La chistera étant un équipement onéreux, nécessitant de l’entretien, cette nouveauté lève ainsi un frein à l’apprentissage de ce sport. Par ailleurs, à Mauléon, Nobia s’intéresse à la pala, et plus précisément au revêtement du manche, pour améliorer l’adhérence en main. Testé par de nombreux pilotaris, ce revêtement en caoutchouc antidérapant est déjà adopté par bon nombre d’entre eux. Enfin, à Urrugne, JB Méca apporte sa pierre au fronton. Le sous-traitant aéronautique produit un compteur de points homologué par les différentes fédérations de pelote basque, nationales et internationales.

À l’image de sa population, la pelote a migré sur divers continents. Si le sport est essentiellement pratiqué au Pays basque (des deux côtés des Pyrénées), en France ses pratiquants sont rassemblés dans 270 clubs, regroupés en 11 ligues régionales, dont 4 sont situées en Nouvelle-Aquitaine. Hors de l’Hexagone, le sport est présent un peu partout où la diaspora a émigré au fil de l’histoire. En Amérique (du Nord, du Sud et centrale), mais aussi sur les continents africain, asiatique et océanien. En phase de développement dans le monde, la fédération internationale rêve d’olympisme. Pour cela, elle mise sur une nouvelle discipline, plus urbaine et plus accessible : le frontball. Cette version simplifiée se pratique à main nue, avec une balle molle. C’est sous cette forme que la pelote gagne du terrain un peu partout dans le monde. C’est d’ailleurs dans cette discipline que les Mondiaux 2022 de Biarritz comptent le plus grand nombre de nations participantes, avec des pays tels que le Togo, la Chine ou encore la Bosnie-Herzégovine.

Du 23 au 29 octobre 2022 s’est déroulée la 19e édition des Mondiaux de pelote basque. Cette compétition, qui a lieu tous les quatre ans, a réuni près de 500 athlètes issus de 30 nations réparties sur cinq continents. Plus de 250 parties se sont jouées pendant 5 jours sur plusieurs sites à Biarritz, mais aussi à Bayonne, Hasparren et Bidart. Pour la compétition, la France a aligné des athlètes dans toutes les disciplines. Professionnel ou amateur, le statut des sportifs n’est pas un critère de sélection. « Seuls les meilleurs seront là », assure Lilou Echeverria, président de la fédération française (FFPB). Pour assister à une partie, la billetterie a été ouverte en ligne depuis le mois de juillet. Un budget de 800 000 euros a été établi pour l’événement. « Un tel budget, pour la pelote, sur une durée de cinq jours, c’est beaucoup ! », contextualise le président de la FFPB.