La Région Nouvelle Aquitaine possède une façade océanique de plus de 900 km, d’une riche variété de milieux. Cette côte attractive, de plus en plus habitée, doit garantir la qualité de ses environnements variés face à la population et aux activités économiques qui s’y installent. C’est le défi que la Nouvelle-Aquitaine entend relever.
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Une gestion régionale des enjeux côtiers
Le changement climatique a un impact notable sur l’océan et le littoral. Depuis la fin du XIXe siècle, le niveau moyen de la mer s’est élevé d’environ 20 cm à l’échelle du globe. Les impacts sur les risques côtiers sont multiples : la poursuite de l’élévation de la mer, l’érosion côtière (+ 25% du littoral français métropolitain touché), la submersion marine (1,4 million d’habitants exposés) ou encore des changements des variations atmosphériques à l’échelle du bassin atlantique.
Les risques côtiers sont réels :
- côte sableuse : les études de l’Observatoire de la Côte Aquitaine montrent que l’érosion se renforce, avec des reculs moyens du trait de côte de 2,5 m par an en Gironde et de 1,7 m par an dans les Landes.
En chiffres bruts, sur la côte sableuse l’érosion chronique ainsi estimée est de l’ordre d’en moyenne 20 et 50 mètres respectivement pour les horizons 2025 et 2050. En 2050, c’est une superficie de 20,6 km2 de littoral sableux qui serait concernée, soit l’équivalent de 1873 terrains de football. - côte rocheuse : en 2025 et 2050, les moyennes de recul seront respectivement de l’ordre de 10 m et 27 m.
La littoralisation, c’est-à-dire la concentration croissante des populations et des activités industrielles ou touristiques, est également un défi pour la gestion durable du littoral.
Préserver le littoral
© Nouvelle-Aquitaine
Pour protéger ce littoral riche et attractif, la Région met en place une politique recherchant le meilleur équilibre entre la vulnérabilité des environnements (menaces sur la biodiversité), la menace des aléas naturels (submersion, érosion) et les impacts de l’occupation humaine et économique croissante.
La Région s’engage pour la protection du littoral et adapte son action au contexte environnemental et économique de son territoire autour de 4 axes :
- renforcer la connaissance et l’expertise sur les espèces, les espaces littoraux et le trait de côte afin d’adapter les actions d’aménagement, de gestion et de protection ;
- consolider l’aménagement et la gestion des littoraux et des écosystèmes, en développant des partenariats avec les acteurs de la gestion environnementale (associations, Conservatoire du littoral...), optimiser la gestion des risques côtiers par une consolidation accrue de la connaissance, essentielle pour développer la culture du risque (envisager les relocalisations des biens et personnes menacées) ;
- mener des travaux de protection les plus adaptés (valoriser des techniques de génie écologique, restaurer les milieux naturels côtiers...) ;
- veiller à la qualité des eaux territoriales en faisant progresser la connaissance, en initiant des process techniques et des comportements innovants.
La stratégie régionale de gestion de la bande côtière
Depuis 2012, avec l’appui du groupement d’intérêt public (GIP) Littoral, la Région a mis en place une stratégie régionale de gestion de la bande côtière (SRGBC), construite et validée avec l’État, les Départements et les intercommunalités. Cette stratégie régionale met en avant le principe de prévention, encourage à développer la connaissance et la culture du risque, engage à étudier toutes les possibilités techniques pour gérer le risque érosion, sans exclusion ni tabou, notamment sur le repli stratégique.
La stratégie régionale se décline en stratégies locales, afin de s’adapter à chaque territoire. En octobre 2024, 13 stratégies locales de gestion de la bande côtière sont en cours : au total, ce sont plus de 45 communes du littoral régional qui sont impliquées dans ce dispositif, et plus de 30 millions d’euros qui ont été investis par les collectivités locales sur la période 2014-2022 (sur 9 ans), avec des financements de la Région et du fonds européen Feder cumulés de 20 millions d’euros (60 %).
Le dispositif est amené à se développer en Nouvelle-Aquitaine. Avec l’augmentation des travaux (protections, repli de bâtiments ou infrastructures), les dossiers sont de plus en plus opérationnels et complexes. Afin de maîtriser et sécuriser les financements, les subventions de la Région et de l’Union européenne sont désormais attribuées sur des périodes plus courtes de 2 ans.