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La Région Nouvelle-Aquitaine

Les quais de la Nive à Bayonne

Carnet de marche à Bayonne

Temps de lecture 9 minutes

L'auteur, Olivier Bleys, nous propose de découvrir notre nouvelle Région au rythme du marcheur. Une cadence qui permet de s'arrêter, de découvrir nos territoires autrement, de s'étonner : ici l'architecture d'un lieu, là les habitudes des habitants... Armé de sa plume, de son appareil photo, de sa caméra et de son enregistreur, il est nos yeux et nos oreilles, ici à Bayonne.

Publié le mercredi 2 janvier 2019
  • #Tourisme
  • #Particulier

Depuis la Gironde où je vis, rallier Bayonne c’est tendre une ligne droite vers les Pyrénées ; C’est aussi tracer une parallèle à l’océan. En train, le voyage paraît court. Pourtant, l’air qu’on respire à la descente du wagon a déjà changé : plus chaud, plus épicé - écrirait-on : plus espagnol ?

Dans nombre de villes, la gare aménagée au XIXe siècle occupe le centre. Tel n’est pas le cas à Bayonne, implantée sur la rive gauche de l’Adour alors que la voie ferrée court rive droite.

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Depuis la Gironde où je vis, rallier Bayonne c’est tendre une ligne droite vers les Pyrénées ; C’est aussi tracer une parallèle à l’océan. En train, le voyage paraît court. Pourtant, l’air qu’on respire à la descente du wagon a déjà changé : plus chaud, plus épicé - écrirait-on : plus espagnol ?

Dans nombre de villes, la gare aménagée au XIXe siècle occupe le centre. Tel n’est pas le cas à Bayonne, implantée sur la rive gauche de l’Adour alors que la voie ferrée court rive droite.

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Bayonne, rive droite
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Bayonne, rive droite.

Aussi mes premiers pas sont-ils ici pour franchir un pont, le pont Saint-Esprit, belle arche de pierre piquée tous les dix mètres de drapeaux colorés.

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Pont Saint-Esprit
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Pont Saint-Esprit

Parmi ces pavillons, il en est un qu’un œil étranger pourrait ne pas connaître : c’est celui du pays basque, auquel Bayonne revendique fièrement son appartenance. Créé en 1894, l’étendard basque se compose de deux croix. Il porte trois couleurs, le rouge, le blanc, le vert, dont maintes enseignes ici reprennent l’assortiment.

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Un commerce patriote

À Bayonne, l’identité basque s’affiche à chaque coin de rue. Où qu’on pose le regard, des slogans, des affiches, des enseignes témoignent de l’attachement des Basques à leur culture — un attachement parfois féroce, comme en témoignent les affiches dénonçant l’invasion du territoire par les touristes.

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Rues-de-Bayonne
Affichette-touristes

Une fois franchi l’Adour, le centre de Bayonne s’ouvre aux promeneurs. Difficile alors de résister à l’appel de la Nive, un affluent du fleuve qui s’y déverse à cet endroit. Cette jolie rivière, sage et lisse, a des allures de canal. Mieux que l’Adour, elle sait refléter les façades anciennes qui la dominent. Le spectacle est féérique — en plein jour, quand flamboient les rouges et les bleus des persiennes, comme au soir, quand la chaux blanche allume les eaux noires.

Quais-de-la-Nive
Quais-de-la-Nive
Quais-de-la-Nive
Quais-de-la-Nive
Quais-de-la-Nive

Ébloui, je fais plusieurs fois le trajet depuis la confluence des deux cours d’eau, au nord, jusqu’au bastion royal, au sud, un élément des remparts dessinés par Vauban. Depuis peu, la municipalité a converti le bastion en modeste belvédère, qui surplombe la Nive d’une dizaine de mètres.

Belvédère
Belvédère

Le temps de savourer des filets de truite sauvage pêchée dans un torrent du coin — vingt minutes, sans quitter la Nive du regard —, j’enfile la rue des Cordeliers vers mon premier rendez-vous.

Déjeuner_basque
Rue-des-Cordeliers

Pierre Ibaïalde (un nom d’emprunt qui signifie en basque : « à côté de la rivière ») est artisan du jambon. C’est le dernier, revendique-t-il, à disposer dans l’enceinte de la ville de ses propres saloir et séchoir à jambons — ils étaient encore quatre, quand il a ouvert son commerce en 1990.

En déballant mon matériel de prise de vues, je songe qu’il faudrait interdire cette visite aux végétariens. Plusieurs dizaines de jambons, à différents stades de maturité, pendent du plafond ou des râteliers crochus dressés contre les murs. L’effectif monte à des centaines de cuisses de porcs, dans les pièces d’entreposage, à l’étage.

C’est un véritable royaume charcutier dont l’artisan m’ouvre ainsi les portes.

Pierre Ibaïalde use de méthodes d’affinage traditionnelles, et connaît sur le bout des doigts ses fournisseurs de viandes, d’épices ou de sel. Son métier n’en a pas moins connu, ces dernières années, d’importantes évolutions.

Sur le seuil de son établissement, l’artisan me confie une autre adresse, à quelques rues de là. Ce sont deux jeunes chocolatiers, installés voici moins d’un an, qui font paraît-il du très bon travail. Je n’avais pas prévu de les rencontrer, mais pourquoi pas ? Un petit carré noir, avec le café, conclurait joliment ce menu basque. Et puis, les deux spécialités de Bayonne ne sont-elles pas, précisément, le jambon et le chocolat ?

En chemin vers l’atelier-boutique Monsieur Txokola, je m’arrête au pied de l’église Saint-André. Depuis qu’on l’a allégée de ses deux flèches pour la stabiliser sur le sol marécageux, l’église semble la copie en réduction de Notre-Dame-de-Paris.

Eglise-Saint-Andre
Eglise-Saint-Andre
Eglise-Saint-Andre
Eglise-Saint-Andre

Dans le même quartier s’élève le château-neuf, ensemble militaire du XVe siècle qui accueille aujourd’hui des bureaux et une annexe de l’université. Sa rénovation audacieuse s’est traduite par la construction d’une immense résille de béton couvrant la bibliothèque.

Château-neuf
Château-neuf
Château-neuf

Le principal attrait du site est son point de vue élevé sur Bayonne — cette ville sans relief n’en offre pas beaucoup. Je reste un moment à jouir du spectacle, malgré la distraction bruyante d’un chantier en contrebas. Dans quelques jours se tiendra ici la manifestation Alternatiba, dédiée à la révolution écologique, et l’on monte en hâte un podium géant.

Château-neuf

Me voici enfin chez Monsieur Txokola.

Le concept de cette chocolaterie est aussi simple qu’innovant — et jamais vu à Bayonne : un commerce où la clientèle peut assister, derrière de grandes vitres, à la confection en direct des spécialités cacaotées. Il n’y a qu’un pas de l’atelier à la boutique et ce sont, j’imagine, des tablettes encore tièdes que le chocolatier Ronan Lagadec dispose, chaque semaine, sur les étagères en bois blanc.

Les ingrédients sont triés avec soin, et maniés avec talent. Pour le reste, ce sont des machines flambant neuves qui broient, triturent, mélangent, refroidissent ou réchauffent la matière gourmande. Je découvre qu’il en existe une, vibrante, pour répartir le chocolat fondu sur les moules à tablettes ! Mon micro tout-terrain ne craint pas d’avaler les bruits des appareils.

« Pour la route ! », sourit le chocolatier en me tendant sa spatule garnie de pâte à tartiner. J’en recueille au bout de mon doigt et savoure, les yeux fermés.

J’ai repéré non loin de là le trinquet Saint-André, le plus vieux de France. Par « trinquet », on désigne une salle quadrangulaire où se pratiquent la pelote basque et les sports associés. Niché au cœur du vieux Bayonne, le trinquet occupe les murs d’un ancien jeu de paume. On y accède par une porte basse donnant sur la rue, suivi d’un escalier branlant d’échafaudage.

Je comptais assister à une partie de pelote à main nue comme il s’en tient ici « tous les jeudis à 16 heures » — promet une brochure touristique. Hélas, si je suis ponctuel au rendez-vous, les joueurs, eux, n’apparaissent pas... Tant pis, ce temple de l’âme basque valait bien le coup d’œil.

Trinquet-Saint-André
Trinquet-Saint-André
Trinquet-Saint-André
Rues-de-Bayonne
Cloître-cathédrale
Cathédrale Sainte-Marie

La cathédrale Sainte-Marie a une particularité : elle est traversante. Entré d’un côté, on peut sortir de l’autre. J’ai franchi le seuil place Pasteur et ressors rue des Gouverneurs, sur le parvis de l’édifice.

Parvis-cathédrale-Sainte-Marie
Parvis cathédrale-Sainte-Marie

Le temps de ma courte visite, la lumière a changé. C’est enveloppé de poudre d’or que j’atteins les remparts, ceinture de la vieille ville. Ici, s’entassent plusieurs quartiers, plusieurs bâtisses et plusieurs âges de Bayonne. La cathédrale, dont percent encore les flèches dans le ciel bleu, voisine sur la photo avec le château-vieux, bâtiment militaire toujours en service, et l’un des boulevards les plus passants de la ville.

Château-vieux
Château-vieux
Château-vieux

Au pied de ces mêmes remparts, une surprise : de vastes pelouses, des palmiers disputant le ciel à de vieux marronniers, et un jardin botanique de poche où j’attends, assis sur un banc, que le gardien m’annonce la fermeture.

Remparts
Remparts
Remparts
Jardin_botanique
Jardin_botanique

L’heure de mon train approche. Trop tard pour le musée basque ou la citadelle ! Mes derniers pas et mes derniers regards seront pour les arènes, à l’ouest de la ville.

Dans Bayonne sont semés un peu partout des indices de la passion locale pour l’animal à cornes.

Taureau-Bayonne
Taureau-Bayonne

C’est comme un chemin à suivre, rue après rue, façade après façade et qui aboutit là… devant cette puissante enceinte de béton que j’imagine, les jours de corrida, trembler sous les clameurs des aficionados.

Arènes_Bayonne
Arènes-Bayonne

Sur la façade du Didam, le musée d’art contemporain, une autre bête défie les passants ; une créature marine, avec son gros anneau auquel s’amarraient autrefois les gabarres. Mais le musée est fermé, le soleil sous l’horizon, mon train déjà à quai... C’est l’heure de saluer Bayonne.

DIDAM
Boîte-aux-lettres
Commerce-Bayonne
Détail-façade
Détail-façade
Détail-façade
Façade-opéra
Façades-Bayonne
Fromages
DIDAM
Halles
Musée-des-basques
Musée-du-jambon
Plafond-Galeries-Lafayette
Quais-de-la-Nive
Quais-de-la-Nive
Remparts
Rues-de-Bayonne
Rue-du-Pilori
Poterne
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