Entreprendre - "prendre des risques” - avec Julia Mongin

Dans ce nouvel épisode de "Entreprendre", Julia Mongin, à la tête de l'entreprise Mongin Industry, nous parle d’héritage familial,  de réseau d’entrepreneurs, de remise en question, de transmission et de persévérance…

Retrouvez ici le début de cet entretien et rendez-vous sur vos plateformes pour écouter et vous abonner au podcast. Bonne écoute !

Rencontre avec Julia Mongin, à la tête de Mongin Industry

Bonjour Julia Mongin, Merci d’être là pour discuter ensemble autour de votre parcours d’entrepreneuse. Vous avez 41 ans, vous êtes à la tête de la société Mongin, spécialisée dans les lames et les couteaux industriels. Après un début de carrière dans la finance, vous faites le choix, en 2011, de quitter la région parisienne pour reprendre l'entreprise familiale et vous installer en Haute-Vienne. En 2015, après quelques années de transition, vous prenez la succession de votre père à la tête de l'entreprise, que vous faites désormais évoluer vers la modernité, tout en gardant précieusement ses savoir-faire. Vous allez nous en dire plus, mais avant, une première question : C’est quoi pour vous entreprendre ?

Bonjour, entreprendre c’est accepter et savoir prendre des risques.
Quelqu’un qui entreprend, aime le challenge, se surpasser, aller au-delà de ses limites.

C’est quelqu’un aussi qui doit savoir se remettre en question très souvent puisqu’il faut quand même aussi reconnaître ses erreurs, non pour reculer mais au contraire pour avancer.

C’est quelqu’un qui aussi doit accepter la solitude, parce que même si on travaille avec de nombreux collaborateurs, au final, la seule personne qui prend les risques c’est l’entrepreneur, le chef d'entreprise, donc c'est quelque chose dont il faut être conscient.

Vous n’aviez pas prémédité de prendre la suite de votre père. Vous êtes diplômée d’école de commerce, on l’a dit vous travailliez dans la finance. Comment devient-on alors chef d'entreprise?

Depuis que j’étais toute petite, je rêvais d’être vétérinaire. J’ai passé deux fois le concours que je n’ai pas réussi et donc c’est à ce moment là où je me suis dit : “ Qu’est ce que je fais, soit je continue dans la biologie, ou alors je me reconvertis complètement dans la finance”. Et j’ai décidé de me reconvertir dans la finance.

Alors au démarrage en effet, mon père me disait, viens me rejoindre. J’avais envie d’avoir ma propre expérience professionnelle donc c’est comme ça que j’ai commencé ma carrière dans une grande banque française à Paris. Ensuite, est venu le moment où, c'est la vente de l’entreprise familiale ou c’est la reprise de l’entreprise familiale.

Entreprendre, je pense que c’est dans mon ADN. J’ai baigné là-dedans, dans le monde industriel depuis que je suis toute petite. J’ai vu mon grand-père, mon père et ma famille, puisque ma mère a suivi dans ce monde là, et je ne pouvais pas consciemment me dire “non, je décide de vendre l’entreprise”.
Et donc c’est comme ça que j’ai décidé de tout lâcher et de venir à Limoges pour reprendre l’entreprise.

Comment on se forme à être chef d’entreprise? Tout vous a été transmis par votre père, ou vous avez été chercher d’autres compétences ailleurs ?

Aujourd'hui, je pense que les personnes qui m’ont le plus aidées, ce sont les personnes extérieures à l’entreprise.
Alors, mon père m’a beaucoup aidé, mais là où il m’a le plus aidé, c’est quand il a quitté l’entreprise en fait.

J’ai beaucoup été aidée par d’autres chefs d’entreprise. Puisqu' en venant sur Limoges, on crée aussi un réseau.

J’ai eu la chance de rencontrer d'autres chefs d'entreprise notamment dans l’industrie qui m’ont beaucoup apporté, puisque au final on a tous les mêmes problématiques, les mêmes peurs, les mêmes craintes, les mêmes volontés, la même ambition…