Dans cet épisode, Alternatives questionne notre consommation réelle d’eau, avec la notion d’eau cachée expliquée par l’association la Water Family, dans les Pyrénées-Atlantiques.
- #Transition énergétique et écologique
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L’eau « invisible »
De 130 à 150 litres d’eau. Selon l’Ademe, l’agence pour la transition écologique, c’est la quantité d’eau que nous consommons en moyenne, par jour et par personne. Et pourtant, ces 150 litres d’eau ne représentent qu’une toute petite partie de notre consommation réelle. Alors comment protéger nos ressources en eau, précieuses même en Nouvelle-Aquitaine ? Et si nous commencions par mieux comprendre comment nous consommons toute cette eau ?
Alternatives est à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour découvrir comment nous utilisons l’eau, et avec quelles conséquences, les élèves du lycée Louis de Foix ont travaillé durant toute une année avec la Water Family. L’association se mobilise autour d’une mission : préserver l’eau. Et elle fait découvrir une notion : l’eau « invisible », cette eau « cachée » que nous consommons tous les jours, sans le savoir.
Gorka Oyarzun, vous êtes responsable pédagogique de la Water Family et originaire du Pays basque. Pourriez-vous nous présenter l’association ? Quelle est sa particularité ?
« La Water Family, du flocon à la vague, est à l’origine un évènement sportif. Ce sont des sportifs qui sont partis du sommet de la montagne, du sommet des Pyrénées, et redescendus au fil de l’eau jusqu’à la côte basque pour sensibiliser les jeunes et les moins jeunes autour de la préservation de l’eau. A l’origine c’était vraiment le sport au service de la préservation de l’eau. Puis petit-à-petit l’association s’est structurée. De l’évènement on est passé vraiment à une association. Et aujourd’hui, le cœur de l’association c’est vraiment l’éducation, la pédagogie, mais en ayant gardé cette particularité du cycle de l’eau, du sommet jusqu’à l’océan. »
L’objectif est également d’éduquer les plus jeunes. On l’a vu puisque nous sommes à la gare de Bayonne où sont présentés les projets réalisés avec les élèves du lycée Louis de Foix. Pourquoi est-ce tellement important de mobiliser les jeunes ?
« C’est très important pour nous. Des études prouvent que les jeunes ont la capacité de changer le comportement de leurs parents. C’est très difficile, finalement, d’aller voir des adultes et de leur dire, il faudrait faire ça, il faudrait faire ci. Leur comportement peut changer mais il y a généralement assez peu de résultat. Et puis on a travaillé avec une anthropologue qui faisait sa thèse par ici et on est arrivé à un chiffre un petit peu dingue : un enfant sensibilisé peut aller jusqu’à sept adultes [sensibilisés, NDLR] autour de lui. Donc il y a cette capacité à rayonner et à toucher un très grand nombre de personne. » (…)
Il y a la question de la consommation et de la pollution, qui sont en réalité extrêmement liées, et pour bien savoir ce que l’on peut faire en termes de consommation il faut déjà bien connaître notre utilisation de l’eau. Et c’est là où la Water Family présente une notion importante : la notion d’eau invisible ou d’eau cachée, qui est pourtant une eau qui fait partie de notre consommation de tous les jours.
« C’est ça. En gros, pour la moyenne européenne, française, on est à 150 litres d’eau par jour et par personne. (…) »
C’est-à-dire qu’il y a 150 litres d’eau, en moyenne, qui sont consommés par jour et par personne, principalement pour l’hygiène, la cuisine, le lave-vaisselle, la lessive, le jardin, etc.
« Voilà, pour une douche d’à peu près 5 minutes on est à 70, 80 litres. Les toilettes, généralement, on est aux alentours d’une dizaine de litres d’eau pour une chasse d’eau. Trois, quatre fois aux toilettes par jour, on est à peu près à une trentaine de litres. Tout ce qui est machine à laver, ça va représenter une quarantaine de litres par personnes. Ça fonctionne généralement pour plusieurs personnes et pas tous les jours, mais on se retrouve en moyenne à quarante litres. Et puis une dizaine de litres pour l’arrosage, l’eau potable, la cuisine… »
Mais tout ça, en réalité, ça ne représente qu’une infime partie de notre consommation réelle d’eau.
« Exactement. Tout l’enjeu c’est de comprendre que derrière, se cache aussi l’eau invisible, ce que l’on appelle l’eau caché, l’eau virtuelle, plusieurs noms qui désigne l’eau qui se cache dans la fabrication, la production, le transport de tous nos biens de consommation.
Tout ce que l’on va manger, tout ce que l’on porte, nos vêtements, nos objets, nos smartphones, derrière leur utilisation se cache tout un cycle de vie. Avant d’arriver dans notre assiette, avant d’arriver sur notre étagère ou dans notre poche, tous ces objets ou toute cette nourriture a suivi un cycle de vie. Il a fallu des étapes de production, d’agriculture. Les premières étapes font être l’extraction de matières premières ou l’agriculture, qui vont consommer de l’eau et rejeter des pollutions. On va ensuite avoir les étapes de production, de transports, de distribution. Et chacune de ces étapes consomme de l’eau et rejette des pollutions. Ce qui fait qu’en fait, on arrive, par jour et par personne à peu près à 4000 litres d’eau invisible consommés. »
Les intervenants
Comment se passe la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine ? Le podcast Alternatives donne la parole à des habitantes et habitants de la Région qui ont choisi de changer leurs habitudes pour l’environnement. Quelles ont été leurs difficultés ? Quels sont leurs conseils ? Quelles associations ou organismes les ont accompagnés ? Ecoutez leurs témoignages et différentes initiatives dans Alternatives, le podcast de celles et ceux qui font au quotidien la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine.