Dans cet épisode, Alternatives est à Agen, dans un lycée professionnel où s’est déroulé un atelier pour apprendre aux élèves à faire eux-mêmes leurs produits d’entretien
- #Transition énergétique et écologique
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Sensibiliser les élèves aux pollutions chimiques
On les achète avec la promesse d’une propreté irréprochable, mais paradoxalement, ces produits sont parfois nocifs pour notre santé et l’environnement. Et si nous faisions le tri dans nos produits d’entretien ? A la maison, les sources de pollution sont nombreuses : elles viennent des produits ménagers, des produits de bricolage, et même des produits cosmétiques. Quelles sont les substances, parfois toxiques, que l’on peut trouver dans ces produits ? Comment les identifier ? Comment les éviter ? Et surtout, par quoi remplacer les détergents, savons ou autres liquides nettoyants que nous avons l’habitude d’acheter ?
Alternatives est à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Au lycée professionnel l’Ermitage, les élèves ont eu au programme de leurs cours un atelier particulier : un atelier pour réaliser soi-même ses produits d’entretien, animé par l’association Au Fil des Séounes.
« Méconnaissance » des produits d’entretien
Bonjour Karine Bassiasa, vous êtes enseignante au lycée professionnel l’Ermitage. Merci de nous recevoir dans votre classe pendant que se réalise cet atelier de fabrication de produits d’entretien. C’est une classe de la filière des services aux personnes, un des parcours proposés au lycée.
« Nos élèves effectivement sont sur une filière qui prépare aux métiers d’aide à domicile. Ils peuvent aussi prétendre à des concours d’aide-soignant à la suite de leur CAP. C’est une formation qui se déroule sur deux ans. »
Pourquoi avoir organisé cet atelier de fabrication maison de cosmétiques mais également de produits ménagers ?
« C’est au programme, ça fait partie du référentiel de formation, où effectivement on doit sensibiliser nos élèves à des méthodes alternatives aux produits chimiques, aux matériaux que l’on trouve au quotidien dans nos maisons. Ça change un petit peu de ce que l’on peut faire en classe. C’est bien de pouvoir faire venir des associations qui interviennent sur le département et qui ont justement ce professionnalisme. »
Ségolène Cardron, bonjour, vous êtes chargée de mission éducation à l'environnement au sein de l’association Au Fil des Séounes. C’est vous qui avez animé cet atelier de fabrication maison de produits ménagers. Mais l’association, basée à Saint-Romain-le-Noble, dans le Lot-et-Garonne, organise d’autres nombreux autres ateliers.
« Oui, tout-à-fait, nous travaillons beaucoup avec différentes thématiques. Nous avons tout ce qui est santé et environnement, comme aujourd’hui avec les produits ménagers. Mais on a aussi beaucoup d’ateliers sur la mobilité, tout ce qui est biodiversité, la consommation responsable. On a un grand panel de champs d’actions, et c’est très varié. »
Quelles sont les sources de pollution que l’on peut retrouver à la maison ?
« Globalement, on a trois catégories de polluants à la maison : on a tout ce qui est produit chimique, les polluants chimiques ; on a les polluants biologiques, donc là ça peut être des animaux qui vivent avec nous, ça peut être les acariens pour des allergiques. Et ensuite on a toute la partie des polluants physiques, tout ce qui a un lien avec les ondes, le wi-fi, le micro-onde, des choses comme ça. »
Si on se concentre sur les polluants chimiques, il y a un panel impressionnant de substances que l’on retrouve dans les produits que l’on utilise au quotidien.
« Oui, tout-à-fait, et dans un produit chimique, par exemple pour rentrer dans le concret, un bidon de lessive du commerce, on va avoir souvent 10, jusqu’à 35 ingrédients différents. Et souvent on va rencontrer des ingrédients qui posent problème : des tensio-actifs, des parfums. Tout ce qui est parfum, c’est un potentiel allergène pour quelqu’un qui a déjà une allergie ou qui peut développer une nouvelle allergie. Puis après on a tout ce qui est colorants, conservateurs, ainsi de suite… »
Parmi la liste des produits auxquels il faut faire attention, liste proposée sur le site de l’Ademe (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, NDLR), il y a les parfums de synthèse, le dichlore, que l’on retrouve dans l’eau de javel, les phosphates, que l’on retrouve dans les pastilles pour le lave-vaisselle… Ce sont des substances qui la plupart sont issues de la pétrochimie. C’est une liste alarmante, d’autant plus que près de 100 000 substances chimiques sont autorisées sur le marché européen et on connaît les effets sanitaires de seulement 3 000 d’entre elles.
« C’est ça. Je pense que c’est une méconnaissance aussi des produits que l’on utilise au quotidien. Après, quand on est consommateur et qu’on est au supermarché, je comprends et moi-même je n’ai pas du tout le temps de passer trois heures à regarder chaque étiquette. Déjà, souvent, quand je regarde les étiquettes, je ne comprends pas quels sont les ingrédients, j’ai souvent l’impression qu’il faudrait un doctorat en chimie pour tout saisir. Mais quand on cherche, on s’aperçoit que souvent, ce sont des produits qui posent question. Et souvent on se dit : mais alors si ça pose question, est-ce que c’est vraiment raisonnable de les utiliser aussi ? »
Les intervenants
Comment se passe la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine ? Le podcast Alternatives donne la parole à des habitantes et habitants de la Région qui ont choisi de changer leurs habitudes pour l’environnement. Quelles ont été leurs difficultés ? Quels sont leurs conseils ? Quelles associations ou organismes les ont accompagnés ? Ecoutez leurs témoignages et différentes initiatives dans Alternatives, le podcast de celles et ceux qui font au quotidien la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine.