Dans cet épisode, Alternatives se rend dans un lycée professionnel d’Agen qui a mis en place un site de compostage collectif.
- #Transition énergétique et écologique
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Composter au lycée : une initiative des élèves
En Nouvelle-Aquitaine, près de 4 millions de tonnes de déchets ménagers ont été produites en 2020 (chiffres de l’AREC). Cela représente en moyenne 653 kg de déchets par habitant dans la Région. Comment diminuer cette quantité ? Comment réduire tout ce que nous mettons dans nos poubelles ou ce que nous apportons en déchetterie ? Parmi ces déchets, on retrouve les biodéchets et les déchets verts. Ce sont tous les résidus qui viennent de nos jardins et de nos cuisines : des végétaux ou des restes d’aliments. Trier à la source et composter est une solution pour réduire les quantités versées à la poubelle. Mais comment bien faire son compost ? Quels sont les règles d’or à respecter ? Quelles sont les solutions si l’on n’a pas de jardin ? Un compost collectif ?
Alternatives est dans le Lot-et-Garonne, à Foulayronnes, dans l’Agglomération d’Agen. Au lycée professionnel Jean Monnet, plus aucun reste de la cantine ne part à la poubelle. A l’initiative des élèves, élus au conseil des délégués pour la vie lycéenne (les CVL), le lycée a mis en place un site collectif de compostage. Anthony Condé, élève, Christophe Simon, gestionnaire de l’établissement et Dimitri Delorme, maître composteur, racontent comment s’est réalisé ce projet.
Bonjour Anthony Condé, vous êtes élève en terminale au lycée Jean Monnet. Comment est né ce site de compostage ?
« Le lycée s’oriente vers le label E3D, établissement en démarche de développement durable. Ce label, on l’a obtenu aussi grâce au compost. Mais on se dirige vers une démarche écologique de plus en plus, et c’est né du CVL (conseil des délégués pour la vie lycéenne, NDLR), tout simplement. Parce que l’on constate qu’il y a beaucoup de déchets mis dans la poubelle qui peuvent être compostés. On voulait trouver une alternative à ce problème-là. »
Christophe Simon, vous êtes gestionnaire d’établissement, et vous êtes également devenu référent compost du lycée.
« Tout-à-fait. L’initiative venait des élèves et j’ai été très touché que des élèves soient sensibles aux problèmes environnementaux et à la valorisation des déchets. Quand les élèves ont lancé cette démarche, l’Agglomération d’Agen a été immédiatement partenaire pour nous fournir à la fois les équipements, les containers que vous avez pu voir, les bacs de fermentation, de maturation et le bac de réserve sèche. Et également la collaboration avec M. Delorme qui a commencé pour former les élèves, les informer, les mettre sur des petits ateliers. L’Agglomération a également pensé à nous former, c’est-à-dire qu’un agent de l’établissement et moi-même sommes partis deux jours en formation pour acquérir la base même de ce travail et puis avoir ce titre, entre guillemets, de référent compost. »
Justement, comment fonctionne le site ?
« Tout d’abord, au départ, c’était la table de tri qui était importante. On a été financé par la Région pour nous offrir cette table de tri, qui est nécessaire pour faire un travail de qualité. »
Juste pour préciser, une table de tri, c’est une table sur laquelle il y a différents bacs dans lesquels on met le papier, les restes alimentaires…
« On a des logos très explicites sur chaque bac, qui expliquent que là ce sont les déchets alimentaires, là les papiers, les emballages, et de l’autre côté le pain. Il y a trois bacs de récupération. Chaque élève qui débarrasse son plateau le fait consciencieusement la plupart du temps. On trouve toujours comme on l’a vu tout à l’heure quelque pots de yahourt mais ça reste à la marge. Les agents, à la fin du service, récupèrent les déchets qui ont été déposés : que ce soient les déchets de préparation, les épluchures, ou autres choses, les restants de repas ou les repas non consommés qui ne peuvent pas être resservis. Tous les restes de la cantine sans distinction, à part le pain qui n’est pas une matière qui se composte. L’agent d’entretien va déposer la matière, la brasser un petit peu, la retourner pour éviter que ça s’amalgame, et recouvrir après avec le bac de broyat qui est à côté, qui n’est ni plus ni moins que des déchets végétaux broyés qu’on récupère auprès des élagueurs. » (…)
© AM
Le compost, un processus naturel
Dimitri Delorme, vous êtes maître composteur, un titre professionnel obtenu après plusieurs années de formation très technique. Vous êtes également formateur, professeur d’horticulture à Villeneuve-sur-Lot, et c’est vous qui avez accompagné la mise en place de ce site de compostage collectif au lycée Jean Monnet. Est-ce que, pour commencer, vous pouvez nous rappeler les principes du compostage ?
« Le compostage est tout simplement un processus naturel qui existe depuis des milliers et des milliers d’année. C’est notamment ce que fait la nature, ce que fait une forêt en fait quand la matière organique tombe au sol. Il y a tout un cortège d’êtres vivants qui vont se mettre en action et qui vont petit-à-petit réduire cette matière pour la transformer en humus. Et c’est cet humus qui de nouveau va aller nourrir les plantes et cela fait un cycle, tout simplement. En fait l’humain, dans cette histoire-là, ne fait qu’imiter la nature. »
Pour aller plus loin
Comment se passe la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine ? Le podcast Alternatives donne la parole à des habitantes et habitants de la Région qui ont choisi de changer leurs habitudes pour l’environnement. Quelles ont été leurs difficultés ? Quels sont leurs conseils ? Quelles associations ou organismes les ont accompagnés ? Ecoutez leurs témoignages et différentes initiatives dans Alternatives, le podcast de celles et ceux qui font au quotidien la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine.