Dans cet épisode, Alternatives est allé à la rencontre, dans les Deux-Sèvres, de celles et ceux qui font, qui produisent et qui vendent en circuit court.
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La saison 1 d'Alternatives est disponible sur vos plateformes et applications d’écoute. Retrouvez ici des extraits de l’épisode et les coordonnées des intervenants.
Comprendre les circuits courts
© F.Roch
Qu’est-ce qu’un produit issu d’un circuit court ? Quelle est sa définition exacte ? Où peut-on trouver ces produits et surtout, pourquoi privilégier ce mode de consommation ? Pour répondre à ces questions, Alternatives est allé interroger des habitantes et habitants des Deux-Sèvres, qui travaillent au quotidien, chacun à leur niveau, avec des circuits courts.
A Mauléon, Stéphanie Prestavoine est animatrice au CIVAM du Haut-Bocage, le Centre d'initiative pour valoriser l'agriculture et le milieu rural. Eleveuse bovine, Lydie Rangeard est associée du magasin de producteurs Plaisirs fermiers à Bressuire. Elodie Molard et Pascal Gilbert travaillent dans la restauration collective, au campus du lycée agricole des Sicaudières. Franck Couperie est dirigeant d’une grande surface à Mauléon.
Un seul intermédiaire maximum
Stéphanie Prestavoine : « Le CIVAM est une structure associative, qui est présente partout en France. CIVAM s’écrit C, I, V, A, M pour centre d’initiative et d’accompagnement de l’agriculture et du milieu rural. »
Stéphanie Prestavoine : « La définition officielle transmet qu’il n’y a qu’un seul intermédiaire maximum. Donc soit c’est de la vente directe. Donc là, il y a zéro intermédiaire. Le producteur vend directement au consommateur. Soit il peut y a voir un intermédiaire, qui peut être un magasin, par exemple, une grande surface, un magasin de producteur, un cuisinier de restauration collective. »
Stéphanie Prestavoine : « On va avoir la notion de circuits courts auxquels on va ajouter la notion de proximité. Lorsqu’il y a moins d’intermédiaires et qu’ils restent sur le territoire, ça prend la forme du marché à la ferme, du marché local, du magasin de producteur qui est dans la ville d’à côté, avec des notions de distance qui sont aux alentours, entre 50 et 80 kilomètres, moins pour les légumes. Par contre, lorsque l’on vend de la viande, par exemple, il y a d’autres intermédiaires qui sont inhérents à la filière comme un abattoir ou un atelier de transformation, qui peuvent être un peu plus éloignés. D’où l’idée d’amener un rayon autour du lieu de production, de l’ordre de 80 kilomètres. » (…)
La question du prix des produits
A Bressuire, nous avons rendez-vous aux Plaisirs fermiers. Ce magasin a été ouvert par des producteurs en 2019.
Lydie Rangeard : « Il faut s’imaginer que c’est un toit où l’on va réunir tous les producteurs locaux. Donc on va aussi bien avoir de la boucherie, de la viande bovine de l’agneau, du veau, de la volaille. Mais également l’épicerie : la farine, notre producteur de La Ronde ; également tout ce qui est fruit et légume, le fromage. On a la chance d’avoir des très bons fromages de chèvres dans les Deux-Sèvres. Rentrez dans le magasin, à l’entrée du magasin vous avez déjà un très beau panneau avec le trombinoscope de tous les producteurs, où est-ce qu’ils sont situés en Deux-Sèvres et leurs productions. ».
Lydie Rangeard : « Ça représente environ 60 à 70 producteurs. Le magasin réceptionne les produits. Les produits restent la propriété du producteur jusqu’au moment de l’achat du consommateur. Et ensuite sur ce prix de vente est prélevée une commission qui couvre les frais du magasin, aussi bien le salariat que les prêts, l’électricité, l’eau. Et le producteur récupère le prix de sa vente. C’est lui qui fixe le prix qu’il souhaite récupérer de son produit. L’objectif de ce magasin, c’est que le producteur soit rémunéré à la juste valeur de son travail. »
Circuits courts et grandes surfaces
Et puisque l’on parle consommation, direction le supermarché. Selon l’Insee, l’institut national de la statistique, plus de la moitié des français font leurs courses alimentaires en grande surface. En 2020 nous étions plus de 60 % a y acheter des produits alimentaires. A Mauléon, Franck Couperie nous explique la relation entre sa grande surface et les circuits courts.
Franck Couperie : « Pour nous c’est une évidence. Oui, heureusement, on trouve des produits en circuits courts. Et ce n’est pas qu’une posture. C’est vrai depuis toujours. Nos acteurs, nos producteurs locaux sont essentiels pour nos rayons, parce qu’on est amenés à les côtoyer, nos collaborateurs peuvent être amenés à les connaître, on fait les commandes avec eux, ils viennent nous livrer. Donc ça ne donne pas qu’une identité, mais il y a une différenciation par rapport à d’autres magasins, peut-être d’autres enseignes avec une culture différente. Et donc pour se démarquer, on ne se démarque pas avec du Coca-Cola, pas avec des produits de grandes marques, parce qu’on les a tous, plus ou moins au même prix. Avoir des produits locaux, régionaux, comme on les appelle, eh bien en effet, ça nous donne une différenciation et puis en plus ça fait travailler l’économie locale. Donc c’est plutôt bien. »
Les intervenants
Comment se passe la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine ? Le podcast Alternatives donne la parole à des habitantes et habitants de la Région qui ont choisi de changer leurs habitudes pour l’environnement. Quelles ont été leurs difficultés ? Quels sont leurs conseils ? Quelles associations ou organismes les ont accompagnés ? Ecoutez leurs témoignages et différentes initiatives dans Alternatives, le podcast de celles et ceux qui font au quotidien la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine.