Six départements sénégalais collaborent aujourd’hui avec la Région Nouvelle-Aquitaine sur des projets de développement agricole, de déploiement des énergies renouvelables ou encore d’insertion économique des jeunes. Zoom sur deux d’entre eux.
Hélène Kuhn est au Sénégal depuis 2005. Son métier : responsable du programme d’amélioration de la filière caprine. « Nous sommes là avant tout pour répondre aux besoins du terrain, dit-elle. Notre rôle a d’abord consisté à faire prendre conscience que l’élevage de chèvres pouvait être une source non négligeable de revenus, notamment pour les femmes qui représentent 80 % des éleveurs. » C’est aujourd’hui chose faite. Et le programme a accompagné l’installation de deux nouvelles fromageries dans la région de Fatick. « Ce qui était loin d’être évident, notamment en raison des difficultés liées à l’accès au froid », précise la chef de projet. Un exemple concret des retombées économiques sur place : « une éleveuse produit environ 1000 litres de lait par an, cela lui permet de payer l’école de deux de ses enfants et les fournitures scolaires, tout en donnant accès à une nutrition de qualité à toute la famille ».
Le programme travaille actuellement à la valorisation du lait de chèvre à travers la production de savon, plus facile à mettre en place car cette production ne nécessite pas d’accès au froid.
Au total, depuis deux ans, 6 animateurs et 6 conseillers techniques ont accompagné plus de 120 groupements villageois. « Il faut expliquer aux éleveurs les mécanismes du développement commercial, savoir calculer les coûts de production, sensibiliser à la vaccination des animaux : tout cela demande des compétences techniques, on ne fait pas de coopération sans ressources humaines ! »
500 jeunes accompagnés à Diourbel
Un peu plus au Nord, dans le département de Diourbel, Marie Lucien accompagne depuis 2012 l’insertion des jeunes. Un office de développement pour l’emploi des jeunes (ODEJ) a été créé en 2015, et commence à essaimer : 5 nouveaux offices vont prochainement ouvrir leurs portes dans les départements voisins. Les agents de ces futurs offices ont été formés par des missions locales de Nouvelle-Aquitaine, lors de sessions organisées sur place. L’objectif de ces ODEJ : aider les jeunes à trouver des formations, un emploi, voire les encourager à créer eux-mêmes leur activité. « Nous sommes dans un secteur géographique où l’emploi salarié est rare, explique Marie Lucien. Notre but : éviter au maximum l’exode rural vers Dakar et faire prendre conscience aux jeunes que créer de l’emploi ici, c’est possible. » Douze agents les accompagnent à travers des ateliers réguliers. Un forum d’emploi a également eu lieu à Diourbel en 2017. Depuis l’ouverture du premier office, pas moins de 500 jeunes ont été accompagnés dans leur insertion professionnelle par ce dispositif.