Installée à côté de Bergerac, l’association « Question de Culture » salarie les personnes les plus éloignées de l’emploi pour les aider à reprendre pied.
Remise en confiance
À Prigonrieux, sur le site de « Question de Culture », 45 personnes travaillent. Il y a les permanents, comme Laure, qui assurent la gestion et l’encadrement, et il y a les salariés en insertion comme Benoît, en CDD, qui alternent entre le jardin, la cuisine, les livraisons. Avant d’arriver ici, le jeune homme travaillait dans la restauration collective. Puis il a passé deux ans au chômage. Ce contrat qu’il n’attendait plus, il le voit comme une « remise en confiance ». Accompagné, soutenu, il a pu réfléchir sereinement à la suite et espère désormais décrocher un nouveau poste dans une cantine. À ses côtés, Nadège, silhouette menue et discrète, est là depuis huit mois. Elle aussi sort de deux ans de chômage. Issue de la restauration, elle bouclera ici son parcours avant de prendre sa retraite. Isaura, 38 ans, mère de deux enfants, se verrait bien quant à elle s’installer à son compte pour faire du maraichage. Pudique, elle commente simplement : « L’équipe me motive beaucoup. J’étais un peu en bas en arrivant. » La confection de soupes n’est qu’un support, confirme Richard Chollon, le fondateur de la structure, « notre boulot, c’est que les personnes retrouvent du travail, mais d’abord qu’elles se reconstruisent ». « À 90 % notre mission c’est de leur filer la pêche », confirme Laure.
Nouvelles saveurs
Lancée en 2000, l’association a débuté avec la vente de paniers de légumes bio. Particuliers, lycées, écoles, entreprises, cuisines centrales : la demande explose. Huit hectares sont aujourd’hui exploités. « Le laboratoire est venu se rajouter il y a cinq ans parce qu’on en avait marre de jeter les invendus », explique le fondateur. Les soupes rencontrent un succès tout aussi rapide. Commercialisées pour l’essentiel dans le réseau Biocoop, les ventes augmentent d’un tiers chaque année. De nouvelles saveurs haut de gamme sont en préparation. Et des pâtés végétaux ou des ratatouilles pourraient également voir le jour. En 2017, cette expérience a permis à plus de 25 personnes de retrouver un emploi ou une formation.