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La Région Nouvelle-Aquitaine

Mes mains en or - Bénévole au travail
Actualité

Mes mains en or

Temps de lecture 6 minutes

Mes mains en or est une maison d’édition unique qui confectionne des livres pour enfants malvoyants et déficients visuels. Après plus de deux ans de travail, elle vient de sortir une application numérique et travaille à rendre les médiathèques plus inclusives.

Publié le mercredi 31 juillet 2019

Patarev et bouts de paille

Au 8e étage de la tour des associations de la cité de Beaubreuil à Limoges, deux appartements réunis abritent les locaux de l’association Mes mains en or. Sur une grande table face à la baie vitrée qui ouvre loin de la cité sur la campagne, deux bénévoles travaillent minutieusement depuis le début de la matinée. L’une colle de petites gommettes sur une feuille, l’autre passe de minuscules bouts de paille plastique à la flamme d’une bougie pour les aplatir. Ils deviendront les pattes de crabes d’une nouvelle histoire adaptée par Mes mains en or. Aurélie, chef d’atelier, assemble les crabes avec adresse, corps en Patarev et bouts de paille accolés. « Il a fallu pas mal de recherche pour arriver à ce résultat. Le plus dur, c’est de ne pas faire des crabes trop plats et de bien arriver à faire tenir les pattes ! » Tout autour d’elle, des matériaux de toutes sortes aux couleurs vives, supports des créations passées et futures.

Les crabes en Patarev - Mes mains en or
Les crabes en Patarev - Mes mains en or

Cinq livres par an

Mes mains en or est une maison d’édition très spécialisée. Elle crée et diffuse sur toute la France des albums tactiles adaptés aux enfants déficients visuels.

A la suite d’un cancer de la rétine, la fille de Caroline Chabaud devient aveugle à 18 mois. « Le livre était très important pour nous dans son développement et j’ai alors trouvé très peu de choses adaptées » explique la directrice et fondatrice de l’association. « Face à ce manque, j’ai décidé de créer Mes mains en or ». Une idée simple qui l’amène, 9 ans plus tard, à la tête d’une équipe de 4 salariés avec 2 services civiques et 23 bénévoles « sans lesquels rien ne serait possible. »

Le catalogue est maintenant bien étoffé. Mes mains en or sort près de 5 livres par an. « On s’est beaucoup développé depuis 4 ans. Il n’y a qu’une seule autre maison d’édition sur ce créneau en France, et même en Europe. Et nous faisons des choses très différentes » explique Caroline. Les statistiques par catégories étant interdites en France, il n’y a pas de chiffres officiels sur le nombre d’enfants déficients visuels.  On les estime néanmoins à 10 000 malvoyants et 4 000 aveugles. « Le public est restreint » reconnait Caroline Chabaud. « Mais ils existent et, jusqu’à preuve du contraire, ont droit à l’éducation et doivent être accompagnés ! » s’insurge-t-elle. « L’apprentissage de la lecture en CP, ça n’arrive pas de nulle part. Les enfants y sont largement préparés par tous les écrits qu’ils ont vu et voient partout autour d’eux en permanence. Ce devrait être la même chose pour les malvoyants. Et, bien sûr, il n’y a pas seulement l’éducatif, il faut aussi proposer une lecture de plaisir pour tous les jours. »

Un travail appuyé par des chercheurs

Si tous les livres que produit l’association sont en braille et en gros caractères et proposent des images à toucher, la création d’un livre tactile est une opération complexe. « Ce n’est pas simplement mettre en relief une image. Notre premier travail est toujours de questionner le développement de l’enfant. On part toujours de cette réflexion. » C’est pourquoi l’association travaille en amont avec des professionnels de la déficience visuelle. Puis toute l’équipe se mobilise pour la création proprement dite.  « Ensuite, ce sont nos bénévoles qui se relaient pour reproduire les images qu’on crée. » Au mur du siège de l’association, chacun d’entre eux à son portrait. Eux aussi sont des mains en or.

Les 3 petits cochons - Mes mains en or
Les 3 petits cochons - Mes mains en or

Une production artisanale

Les albums sont essentiellement diffusés dans les bibliothèques, les structures spécialisées et auprès des familles qui ont des enfants déficients visuels auxquelles un abonnement est proposé. Car chaque livre est une production artisanale et coûte cher, entre 100 et 150 euros par livre, vendu…50 euros. « On se paye avec des tous petits salaires » reconnait Caroline Chabaud. » Et l’association vit essentiellement du mécénat et des subventions… La Région lui finance un emploi associatif qui se terminera fin 2020. La directrice n’hésite pas à faire un appel direct aux fondations et entreprises : « On cherche des mécènes réguliers qui pourraient être touchées par notre action. L’association est reconnue d’intérêt général. Les dons sont déductibles des impôts. »

L'école de magie d'Elentil

Depuis 2 ans, l’association développe d’autres projets pour faire face au besoin d’accessibilité des jeunes publics. Elle vient de sortir une application numérique accessible aux enfants déficients visuels. Un projet long de deux ans et demi. Après une étape d’étude et de réflexion sur les capacités tactiles et cognitives des enfants déficients sur tablette, Mes mains en or a pu développer le projet. L’Ecole de magie d’Elentil est un livre jeu dont on est le héros. L’application est accessible à tous pour permettre une expérience partagée entre voyants, malvoyants et non-voyants. Elle combine illustrations contrastées, environnement sonore immersif et interactions audio-tactiles. Le projet a été financé en partie par un crowdfunding sur Ulule. Les commentaires étaient enthousiastes. L’association y a recours pour ses projets importants.

Un living lab en projet

Mes mains en or projette également la mise en place d'un living lab en bibliothèque pour améliorer l'accueil des personnes en situation de handicap et favoriser leur accès à la lecture et à la culture. « Nous avons l’expérience des publics en situation de handicap et constatons avec les bibliothécaires l’absence de ressources pour les aider à les accueillir. » L’association se positionne donc comme médiatrice pour permettre aux médiathèques d’être plus inclusives. Les rencontres qu’elle organise entre bibliothécaires, professionnels du médico-social, artistes locaux et personnes en situation de handicap crée une passerelle entres des univers qui se connaissent peu...« mais ont tout à gagner à travailler ensemble » affirme Caroline.

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