Du 2 au 7 avril, les seizièmes Rencontres internationales du moyen-métrage se tiennent à Brive en Corrèze. Cette nouvelle édition de l'unique festival en Europe dédié à ce format affirme ses ambitions.
« Cinq jours intenses ». C’est la promesse d’Elsa Charbit, déléguée générale des Rencontres lors de leur ouverture mardi soir. Les participants ne démentiront pas. Cette seizième édition a été considérablement enrichie, avec l’ambition de consolider Brive comme un des lieux du cinéma avec lequel il faut compter. C’est lors de l’édition précédente que le Festival a ouvert sa compétition à l’international avec la volonté affichée de grandir auprès des professionnels comme du public. Avec cette 16e édition, le tournant est pris avec une plus large sélection internationale.
Un lieu d’échange et de partage
« Nous tenons au titre de Rencontres » expliquait Maguy Cisterne, secrétaire générale du festival, pendant la cérémonie d’ouverture « parce que Brive est avant tout un lieu d’échange sur le cinéma. » Les nombreuses table-rondes et réunions professionnelles organisées tout au long de l’édition le confirment. Les 41 festivals de cinéma de Nouvelle-Aquitaine ont choisi de « rythmer leur année » par une nouvelle rencontre à Brive. L’Alca (Agence du livre, du cinéma et de l’audiovisuel de Nouvelle-Aquitaine) assure une présence permanente, recevant projets et techniciens. Et la Région, depuis de nombreuses années un des premiers partenaires des Rencontres, assure également une présence tout au long du festival avec son équipe cinéma. Elle a choisi cette année d’organiser les oraux finaux de l’aide à la production de courts-métrages pendant le festival ainsi qu’un autre temps fort pour les professionnels : la présentation du bilan annuel des aides sélectives au cinéma et à l’audiovisuel (voir notre encadré).
« Beau et poétique »
« Que ce soit un festival exigeant, beau et poétique » a souhaité au public le président du jury Pierre Salvadori en le déclarant ouvert. Le cinéaste est assisté par quatre membres : les actrices Anaïs Demoustier, Laetitia Dosch et les réalisateur Thierry de Pedretti et Katell Quillévéré. Le jury jeune, de son côté rassembel comme chaque année 7 lycéens de la Corrèze dont le prix est « toujours audacieux » a rappelé Elsa Charbit. 22 moyens métrages sont sélectionnés dans la compétition internationale dont onze fictions, huit documentaires et trois essais expérimentaux.
Côté film, outre la compétition qui reste, « le cœur battant du festival » selon les mots d’Elsa Charbit, les rencontres poursuivent leur exploration de l’histoire du cinéma avec la présentation de « films inédits et perles rares » tel ce Jofroi, premier film de Marcel Pagnol, présenté par le réalisateur Serge Bozon. Les cinéphiles peuvent apprécier aussi les séances dédiées aux œuvres restaurées de Jean-Daniel Pollet ou les films de Claire Simon, Milos Forman, Jonas Mekas ou Pierre Clémenti. Deux cartes blanches ont été données pour la présentation de séances spéciales à Yann Gonzalez et Bertand Mandico à qui l’on doit l’affiche du festival tirée de son Ultra Pulpe.
Et après le festival, c’est toujours le festival ! Les films primés seront repris auprès des publics scolaires, et, à Paris, lors d’un « ciné-court moyen » organisé par les Inrockuptibles à l’Entrepôt mais aussi par la Cinémathèque française et le cinéma L’Archipel. Les reprises en Nouvelle-Aquitaine se multiplient elles aussi avec le soutien de la Région.
© © Rencontres internationales du moyen-métrage de Brive
La Région Nouvelle-Aquitaine dispose du 2e fonds de soutien cinéma et audiovisuel national, derrière l'Ile-de-France, avec une enveloppe de 11 millions d’euros. L’accord-cadre entre le conseil Régional, la DRAC et le Centre du cinéma et de l’image animé (CNC) avait été adopté par les élus régionaux lors de la séance plénière du 13 janvier 2017. Les partenaires de la convention présentent leur bilan. Au total, ce sont 743 dossiers qui auront été déposés pour 211 soutenus.
Aujourd’hui, cette convention entre dans une nouvelle phase de négociation, avec l’ensemble de ses signataires. Pour la première fois, les discussions entre le CNC, la Région et les 5 départements signataires (Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Landes et Lot et Garonne) se déroulent à l’occasion du festival.