Les 29, 30 et 31 mai, Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt (24) accueillait les journées régionales de la sécurité routière et des transports, à l'initiative de la Région. Des élèves de primaire, collège et lycée du secteur s’y sont retrouvés autour d’ateliers de sensibilisation et d’initiation aux gestes qui sauvent.
« Hé, je t’ai vu griller le stop ! On va faire travailler le SAMU, ça, c’est sûr ! » Christophe, intervenant de la Mission sécurité routière (préfecture de Gironde) traverse à grandes enjambées la piste d’athlétisme du complexe sportif Mezières. Pas pour un sprint, ni un 1 500 mètres, mais pour une course de fond d’un autre type : sensibiliser des écoliers de CM2 au respect du code de la route. Sur la piste d’initiation à la circulation routière installée pour l’occasion, une dizaine d’élèves coiffés de casques de protection se succèdent et s’entrecroisent, coulant tantôt dans un flux harmonieux et régulier, perdant parfois les pédales de zigzag en freinage mal maîtrisé. Son collègue Jean-Marc observe la scène : « Certains ne maîtrisent pas complètement le vélo, et beaucoup méconnaissent la signification des panneaux. Ils ont donc du mal à anticiper, et quand ils doivent s’arrêter… C’est trop tard ! »
Organisée par la Région – à qui revient la gestion des transports scolaires depuis septembre 2017 –, cette manifestation itinérante existe depuis 2005. Elle trouve son origine dans le douloureux souvenir d’un accident à la descente d’un car scolaire, qui avait coûté la vie à deux adolescents.
Scooters et voiture-tonneau
A l’arrière des tribunes, des élèves de 3e s’essaient au maniement du scooter auprès de l’association Pour une route sûre, implantée à Floirac (33). En âge de conduire un deux-roues de moins de 50cm3 (qui requiert à présent une formation de 7 heures pour obtenir le permis AM), les collégiens sont ici informés des dangers de la route et de la vitesse, des incidences de la consommation d’alcool ou de drogues, avant d’expérimenter la conduite. « En ligne droite, ça va, raconte Kim qui ôte juste son casque. Mais c’est autre chose quand il s’agit de tourner. Et c’est lourd ! »
Plus loin, des lycéens écoutent les instructions de Gérard avant de monter dans la voiture tonneau. « Un téléphone portable de 150 ou 200 grammes, à 50 km/h, c’est l’équivalent de deux kilos, précise-t-il. Et en cas de choc à 130 kilomètres heures, une personne de 100 kilos représente une poussée de 30 tonnes ! » Deux adolescentes s’installent dans l’auto entre deux éclats de rire. Plusieurs tonneaux et quelques cris plus tard, changement de ton à la sortie du véhicule. « J’ai décollé du siège et mon sang est monté à la tête. C’est là qu’on se rend compte de l’utilité de la ceinture, raconte Jennyfer. Et il faut bien la serrer au ventre, pour éviter de faire le yoyo entre le plafond et le siège. » Message reçu !
La journée aura également été l’occasion d’exercices chronométrés d’évacuation d’un car et de mises en situation diverses, afin d’acquérir les bons comportements en cas d’urgence. Philippe, de la protection civile de Gironde, vient de faire pratiquer des massages cardiaques et du bouche-à-bouche sur mannequins à un groupe de 3e. « Ceux qui y mettent un peu de bonne volonté y parviennent, témoigne-t-il. A cet âge-là, ils apprennent très vite, c’est le bon moment pour les sensibiliser. »